L’après-midi de ce jeudi 13 mars 2025 a été riche en révélations et en émotions à la session criminelle. Dans le dossier d’assassinat de Pierre Urban Dangnivo, les juges ont aussi entendu Auguste Amoussou, le Roi de Savi, Tchiakpè Tchédji et le colonel Koumansségbo.
Avec Tognon Doudedji Fatchina (depuis le Tribunal de Cotonou)
Le procès d’assassinat de Pierre Urban Dangnivo se déroule au Tribunal de première instance de Cotonou depuis sa reprise le 11 mars 2025. Cet après-midi du 13 mars, le témoignage du Roi de Savi a particulièrement marqué les esprits.
Acquitté après cinq années d’emprisonnement, il a partagé avec émotion son calvaire. À peine intronisé, il s’est retrouvé injustement incarcéré, mêlé à l’affaire Dangnivo.
Il a évoqué avec douleur la perte de sa voiture, la dislocation de son foyer et le décès de sa mère durant ses cinq années d’absence.
Témoignage d’Auguste Amoussou
Un autre témoignage poignant a été celui d’Auguste Amoussou, frère aîné de Donatien Amoussou. Entendu depuis Abidjan, Auguste Amoussou a révélé les circonstances ayant conduit à l’arrestation de son frère Donatien, impliqué dans la découverte d’un élément clé de l’affaire : le téléphone ‘zékédé’.
Auguste a retracé le rôle de son frère, qui avait mis en contact son ami camerounais Priso avec le colonel Koumansségbo à la Présidence, via l’ancien directeur général de l’ORTB, Julien Pierre Akpaki. Lors de cette rencontre, Priso aurait expliqué, devant les frères Amoussou et le colonel Koumansségbo, avoir localisé la voiture disparue de Dangnivo dans un motel.
Auguste Amoussou a affirmé que son frère Donatien, qui avait introduit Priso pour qu’il révèle sa découverte, a été arrêté, tandis que le Camerounais est resté en liberté. Une injustice qui l’a poussé à solliciter le colonel Koumansségbo, en vain.
Dans sa quête de compréhension, Auguste Amoussou dit avoir reçu des menaces. Ces menaces l’ont contraint, poursuit-il, à fuir vers Grand-Popo puis à quitter le Bénin.
Confrontation colonel Koumansségbo – Donatien Amoussou-
À la barre, le colonel Koumansségbo a reconnu avoir rencontré Auguste Amoussou, son frère Donatien Amoussou et Priso. De leurs échanges, il ressort deux versions contradictoires concernant l’origine du téléphone ‘zékédé’.
La première situe son origine dans le motel où Priso l’aurait trouvé dans les affaires d’un certain Paulo, un client qui aurait quitté l’établissement sans régler sa note. La seconde version, rapportée par le colonel, situe l’origine du téléphone à Hêvié.
Le colonel aurait obtenu cette information du jeune frère de Dangnivo lors d’une audience à la Présidence. Cependant, Donatien Amoussou contredit cette version, affirmant que le téléphone proviendrait des mains de Koumansségbo.
Pour l’heure, l’affaire Dangnivo n’a toujours pas permis d’élucider l’origine du téléphone, ni la localisation de la voiture du Roi de Savi. Les témoignages se poursuivent avec le colonel Koumansségbo maintenu à la barre.
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