Ouverte ce 11 mars 2025, la session criminelle du Tribunal de Cotonou examine le dossier Dangnivo. L’affaire a pris un tournant crucial ce 12 mars, avec notamment le témoignage de Enock Laourou, ancien chef des renseignements portuaires.
Avec Tognon Doudedji Fatchina (depuis le Tribunal de Cotonou)
C’est un procès qui permet de faire un retour sur des faits qui remontent à 2010, au Camp Guézo. Dans ce quartier militaire, une violente altercation a opposé le prévenu Donatien Amoussou au gendarme Degbo Lucien, alias DHL.
Alerté par un bruit inquiétant, le colonel Enock Laourou a cru à un soulèvement militaire. Sur place, il découvre un attroupement autour du gendarme Degbo Lucien et un détenu. Enock Laourou pensait alors à Alofa, un coaccusé, en fuite.
Ce dernier nie catégoriquement avoir été présent. Alofa affirme avoir été escorté vers Hilacondji par des policiers cagoulés avant de se rendre aux autorités togolaises.
Donatien Amoussou, lui, reconnaît les faits : le gendarme Degbo Lucien, chargé de transférer Alofa à la brigade criminelle, aurait dévié le trajet. Le gendarme lui retire par la suite les menottes et déclare : “Tu es libre”, se souvient Donatien Amoussou à la barre.
Craignant un piège mortel, Donatien Amoussou dit avoir réagi en maîtrisant violemment le gendarme qui appelle au secours. Des militaires sont arrivés. Donatien va être ensuite enfermé dans un coffre de voiture et conduit à la brigade criminelle.
Quant à Alofa, l’agent assure qu’il a fui vers le Togo avant d’être extradé grâce à une coopération régionale. Une version rejetée par l’intéressé, qui clame n’avoir jamais été arrêté par les forces togolaises. Il dit s’être rendu aux Togolais de son plein gré.
Le témoignage se poursuit, les contradictions s’enchaînent. Légitime défense ou coup monté ? L’affaire Dangnivo plonge les juges dans un duel de récits explosifs. La vérité triomphera-t-elle ? Suite des débats à suivre…