A la barre, se succèdent les experts sollicités après l’exhumation du corps retrouvé à Womey en septembre 2010 et considéré comme la dépouille de Pierre Urbain Dangnivo. L’huissier Brice Topanou et le légiste Cédric Vigo ont été entendus dans la matinée de ce 13 mars 2025.
Avec Tognon Doudedji Fatchina (depuis le Tribunal de Cotonou)
C’est le jour 3 de la session criminelle du Tribunal de Cotonou ouverte le 11 mars dernier. L’audience de ce jour a démarré avec l’audition des experts. Le médecin légiste Cédric Vigo a donné des explications sur sa prise en charge du corps.
Le légiste a aussi parlé des prélèvements ADN envoyés en France. Il a dit avoir noté l’absence des fémurs; c’est-à-dire les longs os constituant le squelette de la cuisse. Cédric Vigo a en outre constaté l’absence d’un humérus (long os qui permet l’insertion de nombreux muscles).
L’huissier Brice Topanou
Aux juges, l’huissier assermenté Brice Topanou a confié avoir posé les premiers scellés à la morgue le 28 septembre 2010. Il était présent le lendemain pour le conditionnement avec le biologiste Laleyè et le légiste Padonou.
L’huissier a ajouté avoir eu accès au corps après la présentation d’une fiche de dépôt à la morgue, par l’adjudant Degbo Lucien. “Ma mission est de sceller et de desceller le corps selon la réquisition judiciaire”, a rappelé l’huissier assermenté aux juges.
Qui a tué Dangnivo ?
Hier 12 mars 2025, l’ancien ministre Bernard Lani Davo et l’agent Alledji ont été entendus. Le ministre de l’ancien chef d’État Boni Yayi et le haut gradé des services spéciaux de la Police ont fait face à Codjo Kossi Alofa et Donatien Amoussou, deux co-accusés du meutre de Pierre Urbain Dangnivo, cadre du ministère des Finances et syndicaliste au moment de sa disparition en août 2010.
Les deux prévenus ont clamé leur innocence en maintenant leurs charges contre ces hauts responsables. Les accusés ont assuré avoir été sollicités pour endosser l’assassinat contre de l’argent.
L’ancien ministre Bernard Lani Davo et l’agent Alledji ont rejeté les accusations portées contre eux par Alofa et Amoussou. Toutefois, Bernard Lani Davo a reconnu s’être rendu à la prison pour apporter de l’argent au prévenu Amoussou qu’il ne connaissait pas.
L’ancien ministre Davo a souligné que cette visite au détenu fait suite aux instructions d’un individu qui s’est présenté à lui au téléphone comme un émissaire de l’ancien président de la République. “J’ai toujours cherché à voir le chef de l’État, mais en vain. Jusqu’à ce jour où je vous parle, la voix au téléphone ne m’a plus jamais appelé et je n’ai pas été reçu par le président”, a affirmé Bernard Lani Davo.
L’audience continue…
