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Journée des femmes : ces grossesses qui brisent des destins

Orpheline de père, Adeline est une adolescente de 14 ans dont le destin va basculer à cause d’une grossesse non désirée. La jeune fille, brillante à l’école, voit s’estomper son rêve de devenir chirurgienne. Son histoire est saisissante à l’occasion de ce 08 mars 2025 dédiée à la Journée internationale des droits des femmes.

Ce 8 mars 2025, la communauté internationale prône “pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation”. C’est un appel pour des actions concrètes en faveur des filles et des femmes. Ce cri de cœur rappelle aussi le rêve brisé de nombreuses jeunes filles, dont Adeline. Voici son histoire.

L’histoire d’Adeline est saisissante. Cette adolescente de 14 ans, brillante à l’école et pleine d’ambitions, voit son avenir s’effondrer. “Adeline disait toujours vouloir devenir chirurgienne et travaillait dur pour y arriver. Malheureusement, en classe de 1ᵉre série C, elle est tombée enceinte”, confie, presque en larmes, Kami Miléna Agbetou, gestionnaire de projet et manager de l’ONG “Jeunes filles mères engagées”.

Cette grossesse précoce a bouleversé son parcours scolaire, ajoute Kami Miléna Agbetou. Orpheline de père, la future mère se retrouve seule face à son destin, sans soutien, même de la part du présumé père de l’enfant : 

 “Adeline attendait des jumeaux et devait y faire face toute seule. Elle n’a eu le soutien de personne. Pour survivre, elle vendait de la bouillie le soir et du sable en journée. Finalement, elle a dû abandonner l’école”. 

Un phénomène alarmant

Au Bénin, Adeline est loin d’être un cas isolé. Chaque année, les lycées et collèges du pays enregistrent de nombreux cas de grossesses. Entre 2016 et 2020, le ministère des Enseignements secondaire, technique et de la formation professionnelle a recensé plus de 9 369 cas de grossesses dans les établissements publics et privés.

La majorité de ces élèves-mères finissent par abandonner l’école, victimes de discrimination et de jugements négatifs de la société. Cette stigmatisation, ajoutée à l’absence de soutien, engendre un manque d’estime de soi et une grande détresse psychologique. “C’est un poids très lourd à porter pour ces jeunes filles”, témoigne Olivia Lokossou, enseignante d’anglais et directrice exécutive de l’ONG “Jeunes filles mères engagées”.

Libérer les chances des filles

Au Bénin, comme ailleurs, les statistiques sur les grossesses en milieu scolaire sont alarmantes. C’est pourquoi, en cette Journée internationale des droits des femmes, l’ONU Femmes appelle à des actions concrètes pour garantir les droits des filles et favoriser leur autonomisation.

Sous le thème “pour toutes les femmes et les filles : droits, égalité et autonomisation”, la communauté internationale exhorte les gouvernements, les parents et les enseignants à renforcer l’éducation sexuelle des jeunes. “Il faut qu’on introduise l’éducation à la sexualité dans les programmes scolaires” afin d’aider les filles à faire des choix éclairés et à prévenir ces situations, souligne Olivia Lokossou.

Le combat pour l’égalité et l’autonomisation ne doit laisser personne de côté. L’Etat béninois mène certaines actions, met en œuvre des projets en vue d’offrir à des milliers de filles une chance de réaliser leurs rêves et de bâtir un avenir meilleur.

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