Depuis quelques semaines, la Police républicaine a entamé une opération de répression des infractions au code de la route. Mais face à des faits d’abus et de violences qui accompagnent l’opération, des députés sont montés au créneau pour demander des explications à l’exécutif.
C’est à travers une question d’actualité adressée au gouvernement que le parlementaire Abdoulaye Gounou et 10 autres élus ont saisi l’exécutif ce lundi 15 avril 2024. Les députés à l’Assemblée nationale souhaitent en savoir plus sur la conduite de l’opération de répression des infractions au code de la route.
Scènes d’émoi
Depuis le début de l’opération, les parlementaires disent avoir noté des abus comportementaux de certains policiers sur le terrain. En évoquant ces abus, ils ont notamment fait référence aux vidéos qui ont circulé et ont été abondamment relayées sur les réseaux sociaux la semaine écoulée. L’une d’entre elles montre un groupe de quatre policiers en train de rouer de coups un motocycliste à Natitingou.
La scène qui se serait déroulée le vendredi 12 avril dernier a ému la toile. En plus, elle a suscité un grand débat dans l’opinion lorsqu’on a appris que le témoin ayant pris la vidéo a été arrêté et placé en détention. Mais dans la journée du lundi 15 avril, il aurait été libéré et les quatre policiers impliqués ont été, quant à eux, placés en détention après avoir été présentés au procureur. Ils devraient être jugés le 13 mai prochain
Dans une autre vidéo, on voit un policier s’accrocher à la portière d’un véhicule de transport en commun en menaçant le conducteur. Malgré les supplications des passagers à bord, l’agent en uniforme était déterminé à aller au bout de son interpellation mettant sa vie et celles des passagers en danger. Cette scène n’a pas encore fait l’objet d’une suite judiciaire.
Demande d’explication
Pour les parlementaires, tous ces éléments méritent des explications de la part du gouvernement. “Face à la multiplication des exactions des fonctionnaires de police et qui s’assimilent à un sabotage des réformes sécuritaires entreprises par le gouvernement visant à assurer le bien-être de ses populations, nous avons jugé opportun, en tant que représentants du peuple, d’interpeller l’Exécutif sur ce dossier, sur le fondement de l’article 110 du règlement intérieur de l’Assemblée nationale”, ont-ils justifié.
A la lumière de leurs interrogations, les députés qui ont interpellé l’exécutif attendent plusieurs explications. “Des fonctionnaires de police sont-ils fondés à infliger un traitement aussi dégradant et inhumain à un paisible citoyen, digne de l’époque de la traite négrière”, s’interrogent-ils. Abdoulaye Gounou et ses collègues demandent également à connaître les dispositions prises par le gouvernement pour prévenir de telles dérives policières à l’avenir.