Le Ghana a élu, samedi 6 décembre, pour succéder à Nana Akufo-Addo, son prédécesseur à la présidence, John Dramani Mahama. Celui-ci fait un come-back après trois échecs essuyés ces huit dernières années.
La tradition démocratique du Ghana se confirme encore une fois à l’occasion des dernières élections générales remportées par l’opposition menée par l’ancien président John Dramani Mahama. Evincé en 2016 après quelques mois d’intérim et 4 ans de présidence, l’homme fait son retour au sommet dans un Ghana plutôt habitué de cette routine de passage de témoins entre différents camps politiques.
D’après la Commission électorale, John Mahama a été élu avec 56,55% des voix contre 41,01 pour son principal adversaire. Mais sa victoire a été annoncée avant même les résultats officiels, par son adversaire dans une élégance politique peu courante. “Permettez-moi de vous dire que les statistiques de notre propre décompte des résultats électoraux, indiquent que l’ancien président, son excellence John Dramani Mahama, a remporté l’élection présidentielle”, a déclaré devant la presse au lendemain du vote, Mahamudu Bawumia, vice-président sortant et candidat du parti au pouvoir.
Le retour aux affaires de John Dramani Mahama, signe d’une “persévérance en politique” est aussi révélatrice de la capacité des pays africains à opérer des changements de régimes par la voie des urnes, observe Max Gaspard Adjamonsi, journaliste parlementaire et analyste politique. L’alternance ghanéenne rappelle celle arrivée au Sénégal en mars par l’élection de Bassirou Diomaye Faye. Une autre exception dans une Afrique de l’Ouest où quatre pays sont dirigés par des putschistes. “La prise du pouvoir par les urnes et l’alternance démocratique sont bel et bien possibles dans nos pays pour peu qu’on s’inscrive dans une logique d’organisation méthodique”, commente Max Gaspard Adjamonsi.