Une photo avec la légende “Le ministre swazilandais des relations extérieures a représenté son pays au récent Sommet des Nations unies en style traditionnel de son pays” est largement partagée ces derniers jours sur WhatsApp. Sur cette image, on aperçoit un homme habillé de façon traditionnelle assis dans une salle d’audience avec en arrière-plan une dame tenant un papier à côté du siège du représentant de la Tunisie.
Après vérification, il en ressort que cette image a été sortie de son contexte. Elle n’est pas une image récente prise lors de la 76è assemblée générale des Nations-Unies.
Des recherches d’images inversées via Google Images et Yandex conduisent à de nombreuses publications contenant cette photo. La première apparition de cette image remonte à Mai 2017 publiée sur le site Nationalhelm qui n’est plus disponible à l’heure actuelle. Chaque année à l’occasion de l’assemblée générale des Nations-Unies, cette image et d’autres similaires font le tour des réseaux sociaux. L’image devenue virale a été relayée aussi sur le site Nairaland, Echo Nigeria.
Le contexte
Cette image qui a fait le tour des réseaux sociaux montre un membre de la délégation de la Nouvelle-Guinée occidentale (West Papua) à la 16è session de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones. La délégation était notamment composée des membres de l’Organisation de libération de la Papouasie occidentale (WPLO) et de l’Association d’intérêt de la Papouasie occidentale (WPIA). Cette session s’est tenue du 24 avril au 5 mai 2017 au siège de l’ONU à New-York sous le thème : “dixième Anniversaire de la Déclaration des Nations Unies sur les Droits des Peuples Autochtones : les mesures prises pour mettre en œuvre la Déclaration”.
Dans une publication sur la rencontre, Red Pepper UG, un média ougandais a souligné qu’il s’agit de représentants des peuples indigènes de la Papouasie.
BIENVENUE À L’ONU
Peuple autochtone de Papouasie occidentale les tribus Ngalum Uropkulin et Kasipka de la région de Star Mountain avec Koteka au siège des Nations Unies à New York aux États-Unis en mai 2017. C’est la première fois dans l’histoire de la Papouasie occidentale avec Koteka aux Nations-Unies », a écrit le média.
A l’occasion de cette conférence internationale, les représentants de la Papouasie ont réclamé l’autodétermination de leur peuple devant les délégations des autres pays présentes. John Anari, leader de la WPLO a souhaité que la Commission spéciale des Nations Unies sur la décolonisation (24e Commission) et la 4e Commission de l’Assemblée générale des Nations Unies (politique et décolonisation) réagissent sur l’échec de résolution 448/v de l’Assemblée générale des Nations Unies qui a créé la Nouvelle-Guinée néerlandaise en tant que territoire non autonome.
L’échec de cette autonomie, disait-il, est à mettre à l’actif d’un homme d’affaires Américain qui avait des visées sur une exploitation minière gérée en ce temps Freeport McMoran de l’Arizona. Pendant sa déclaration, sur l’enregistrement vidéo, l’on aperçoit l’homme habillé en tenue traditionnelle debout avec un badge au cou.
La Papouasie : un État indépendant de Papouasie-Nouvelle-Guinée
La Papouasie est un pays d’Océanie occupant principalement la moitié orientale de l’île de Nouvelle-Guinée sur une superficie de 462 840 km2. L’autre partie étant sous la coupole de l’Indonésie. Elle est située en Mélanésie, dans le sud-ouest de l’océan Pacifique, à l’est de l’Indonésie et au nord de l’Australie. C’est de cette dernière qu’elle se déclare indépendante le 16 septembre 1975 (Wikipédia) et devient membre du Commonwealth. Cet Etat a connu l’instabilité politique avec des guerres qui laissent place en 2005, à un gouvernement autonome, un Parlement et un président (Larousse).
En définitive, la photo a été sortie de son contexte car elle ne représente pas le ministre swazilandais des relations extérieures au 76 Sommet des Nations unies. Elle illustre plutôt un membre de la délégation de la Papouasie à la 16è session de l’Instance permanente des Nations Unies sur les questions autochtones.