Les viandes ont, de plus en plus au Bénin, une mauvaise réputation. De nombreuses personnes les accusent d’être sources de divers désagréments et maladies. Sur la problématique, nutritionnistes, médecins et écologistes s’affrontent même s’il est clair que la dose fait le poison.
La viande est un aliment qui provient des tissus musculaires des animaux. En tant que telle, sa teneur en nutriments et oligo-éléments ainsi que ses caractéristiques diffèrent d’un animal à un autre. En tenant compte de la concentration des viandes en myoglobine, on distingue par ordre croissant, les viandes blanches, les viandes rouges (maigres) et les viandes noires. La myoglobine est une protéine qui s’apparente structurellement à l’hémoglobine que l’on retrouve dans les muscles des vertébrés. C’est cette substance qui donne la couleur rouge à la viande.
Viande rouge au banc des accusés
Au Bénin, la viande rouge provient plus souvent du bœuf, de l’agneau et du mouton. Elle contient un taux d’hémoglobine inférieur à celui de la viande noire. Et si elle est la plus incriminée, c’est à cause de sa teneur en acides gras saturés. Parce que la viande rouge contient beaucoup plus de mauvaises graisses, elle est associée à l’hypercholestérolémie, à l’obésité, au diabète et aux maladies cardiovasculaires. Et ce n’est pas tout. A la recherche des causes de certains cancers (colorectal) et maladies infectieuses, la viande rouge est également mise à l’index. Par ailleurs, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) précise que leur mode de production (élevage) et de transformation (charcuterie) peuvent s’accompagner d’autres problématiques pour la santé.
Pour autant, il ne s’agit pas de bannir la viande rouge de son alimentation, mais de réduire sa consommation. Ce qui est plus dommageable pour l’Homme, c’est l’excès parce que ces viandes regorgent d’autres nutriments indispensables au bon fonctionnement de l’organisme. C’est par exemple la vitamine B12, le zinc et le fer plus assimilable par l’organisme que ceux contenus dans les végétaux. Dans la catégorie des viandes rouges, l’OMS classe aussi le porc.
Viandes maigres, chouchou des nutritionnistes
Les viandes blanches maigres issues des volailles, du lapin, de la dinde etc, sont par contre réputées pour être excellentes. Elles sont moins caloriques, contiennent moins de corps gras et sont une bonne source de protéines et de minéraux. Cependant, leur teneur en fer, zinc et en vitamine B6 et B12 est nettement inférieure à celle de la viande rouge.
Viandes noires
Les viandes noires quant à elles, proviennent du gibier ou de la chasse (agouti, pintade, etc). Elles sont riches en vitamine A et C, en protéines et en fer, bénéfiques pour la santé. Par contre, elles sont plus régulièrement source de contamination bactérienne, de parasites et de toxines naturelles.
Elevage à l’épreuve du réchauffement climatique
Pour les écologistes, l’industrie de la viande à l’échelle mondiale est un danger pour l’écosystème. L’élevage est à lui seul, selon la FAO (Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture) responsable de 15% des émissions de gaz à effet de serre. De même, il mobilise plusieurs hectares de surface cultivable et entraîne la déforestation et la faim dans les pays en développement puisqu’il appauvrit les sols et pollue les sources d’eau. Il faut tout de même souligner par exemple que les déjections animales ont un grand intérêt pour le renouvellement des sols.
Finalement, consommer la viande n’est pas sans danger pour la santé. Quant à l’environnement, les conditions d’élevage des animaux sont une menace pour l’agriculture et le climat. Il faut donc modérer la consommation de viande et diversifier les sources de protéines et autres nutriments qu’elles contiennent.