Invité spécial du 37è sommet des chefs d’Etat de l’Union africaine, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva a saisi l’occasion pour réaffirmer la proximité de son pays avec les Etats africains.
Envolées lyriques, illustrations captivantes et standing ovation. Le discours du président brésilien à la tribune de l’Union africaine ce samedi 17 février 2024 a laissé peu de personnes indifférentes.
En rappelant d’entrée que la moitié des 200 millions de brésiliens se reconnaissent comme afro-descendants, Lula a donné le ton de son propos qu’il a voulu cordial à l’égard de ses pairs africains.
“Agendas communs”
La suite du message est alors une compilation d’exemples illustrant la bonne santé des relations entre le Brésil et l’Afrique, des promesses de renforcement de cette relation et un alignement du Brésil sur les perspectives africaines des enjeux globaux. “Nous avons des agendas communs à défendre”, a assuré le président brésilien. A en croire ce dernier, les intérêts brésiliens convergent avec ceux de l’Afrique sur les plans de la gouvernance globale, de la lutte contre les effets du changement climatique ou encore dans le domaine de la santé.
“L’Afrique, avec 1,5 milliards d’habitants et son territoire immense et riche, offre d’énormes possibilités pour l’avenir (…) L’impératif de protection des deux plus grandes forêts tropicales humides du monde, dans les bassins de l’Amazone et du Congo, fait de nous des protagonistes de l’agenda climatique”, a indiqué Luiz Inácio Lula da Silva.
Pour mener à bien ces chantiers, le président brésilien a annoncé l’ouverture prochaine à Addis Abeba d’un poste de coopération auprès de l’Union africaine. Ce dernier va focaliser ses actions dans des secteurs tels que “la recherche agricole, la santé, l’éducation, l’environnement, la science et la technologie”.
Faire plus pour l’éducation
Alors que l’Union africaine a placé l’année 2024 sous le signe de l’éducation, le président brésilien n’a pas manqué de se positionner sur le sujet. Après avoir rappelé la coopération universitaire historique entre son pays et le continent, il a assuré que le Brésil fera davantage dans ce secteur pour l’Afrique.
“Je suis fier de dire que des milliers de citoyens africains ont terminé leurs études au Brésil mais nous allons encore faire plus. Nous allons augmenter le nombre de bourses que nous offrons afin d’accueillir des étudiants africains dans nos établissements publics d’enseignement supérieur. Nous sommes prêts à développer des programmes éducatifs en Afrique et à promouvoir des échanges intenses d’enseignants et de chercheurs”, a promis le chef d’Etat brésilien.
Pour Luiz Inácio Lula da Silva, l’Afrique est désormais un partenaire stratégique du Brésil pour faire entendre la voix du sud global au cœur des enjeux globaux contemporains. “Il n’y a pas de Sud Global sans l’Afrique (…) Lorsque j’ai pris mes fonctions pour la première fois, j’ai entamé cette approche importante, de l’autre côté du grand fleuve qu’est l’océan Atlantique. C’est au sein de nos gouvernements que nous avons ouvert de nouvelles ambassades et des usines de médicaments au Mozambique, par exemple. Tout ce que le Brésil a à partager, nous le partagerons avec le continent africain, car nous avons une grande dette historique due aux longues années d’esclavage. Et la seule façon de payer est la solidarité. Comptez sur le Brésil”, a conclu le président brésilien sous les applaudissements nourris des chefs d’Etat et délégués visiblement convaincus par le chef de l’Etat brésilien.