La représentativité des femmes dans la sphère politique au Bénin est loin d’être équitable. Si des réformes gouvernementales ont permis d’améliorer le niveau de représentativité des femmes notamment à l’Assemblée nationale, le parti MOELE-Bénin entend insuffler une nouvelle dynamique dite de parité parfaite.
L’approche ‘’parité parfaite’’ imaginée par MOELE-Bénin (Mouvement des Élites Engagées pour l’Émancipation du Bénin) consiste à positionner autant de femmes que d’hommes sur les listes électorales. C’est ce que le parti dirigé par Jacques Ayadji ambitionne de faire à l’occasion des prochaines élections générales qui auront lieu en 2026.
Parité parfaite : de quoi s’agit-il ?
Interrogé par nos confrères de BIP Radio, le premier responsable de MOELE- Bénin a détaillé les paramètres de la méthode. “En 2026 et après, la liste de candidatures de MOELE-Bénin en ce qui concerne les élections législatives et les élections communales sera constituée d’autant de femmes que d’hommes”, a d’abord clarifié le président du parti.
Dans le détail, Jacques Ayadji explique : “Comme nous avons 24 circonscriptions électorales dans le pays, il y aura 12 femmes qui vont occuper la place de tête de liste et 12 hommes qui vont occuper la position de tête de liste(…). Nous avons appelé ça la parité horizontale. Pour la parité verticale, lorsque vous avez une femme qui est tête de liste dans une circonscription, le deuxième sur la liste dans cette circonscription doit être un homme et ainsi de suite”.
La démarche de “parité parfaite’’ de MOELE-Bénin ne se limite pas qu’aux élections législatives et communales. Le parti a prévu les mêmes critères pour une élection présidentielle. “Pour l’élection présidentielle de 2026, le jour où le parti va vouloir désigner un duo de candidats en son sein, nous avons également acté dans les statuts que ce duo soit obligatoirement constitué d’un homme et d’une femme”, a rassuré le président Jacques Ayadji.
Écho aux réformes du président Patrice Talon
L’approche ‘’parité parfaite’’ du parti MOELE-Bénin pour promouvoir la représentativité des femmes en politique au Bénin résonne comme un écho aux diverses réformes mises en œuvre depuis 2026 par le président Talon. En effet, depuis son arrivée au pouvoir, le chef de l’Etat a multiplié les initiatives pour favoriser la protection des droits des femmes de façon générale et, surtout, leur représentativité dans la sphère politique, marquant une volonté claire de corriger le déséquilibre historique dans le domaine.
L’une des avancées les plus notables a été la modification du Code électoral en 2019, instaurant un quota minimum de 24 sièges réservés aux femmes à l’Assemblée nationale. Cette disposition s’inscrit dans une logique de discrimination positive, visant l’élimination des obstacles structurels et culturels qui freinent l’accès des femmes aux postes électifs. Parallèlement, des programmes de renforcement des capacités politiques et du leadership féminin ont été créés pour encourager la participation des femmes aux processus électoraux, dans ses moindres coins et recoins.
Des efforts ont été également consentis pour inciter les partis politiques à intégrer davantage de femmes dans leurs organes décisionnels, et pour garantir un financement partiel conditionné à la promotion de la parité. Le gouvernement a multiplié les collaborations avec des organisations de la société civile et des partenaires internationaux, déployant des campagnes pour déconstruire les stéréotypes de genre qui persistent dans le paysage politique.
Les impacts de ces réformes ont commencé à se faire sentir. Ainsi, lors des élections législatives de 2023, le Bénin a enregistré une progression significative, avec une représentation féminine atteignant près de 29 %, un chiffre jamais atteint auparavant.