L’enfant africain est encore à l’honneur ce mercredi 16 juin 2021. Comme chaque année, en ce jour est célébrée la Journée de l’enfant africain. Instituée en 1991 par les chefs d’Etat et de gouvernement de l’Union africaine, elle est une occasion pour réfléchir sur les progrès réalisés en Afrique pour la protection des droits des enfants. La date du 16 juin est surtout un symbole sur le continent. Elle a été choisie comme telle en hommage aux centaines d’enfants sud-africains massacrés en 1976 lors d’un soulèvement populaire dans le township de Soweto.
Cette année, l’Union africaine a placé la JEA sous le thème : “30 ans après l’adoption de la charte, accélérons la mise en œuvre de l’agenda 2040 pour une Afrique digne des enfants”. En choisissant ce thème, les Chefs d’Etat et de gouvernement entendent d’une part faire le bilan des progrès réalisés depuis l’adoption de la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant en juillet 1990. Il s’agit aussi de donner un coup d’accélérateur à la mise en œuvre des réformes nécessaires pour l’atteinte les objectifs fixés à l’horizon 2040 par le Comité africain d’experts sur les droits et le bien-être des enfants. Au Bénin, la situation des enfants fait l’objet d’une attention particulière.
Bénin : des progrès et des défis
D’après la ministre des affaires sociales, s’exprimant à la veille de la JEA, le Bénin est sensible aux questions des droits des enfants et des progrès ont été faits ces dernières années. Le gouvernement a mis en œuvre de nombreuses réformes et exécuté des projets dans la logique de l’amélioration de la condition de l’enfant béninois depuis 2016, a martelé Véronique Tognifodé. En effet, le rapport de l’Unicef sur la situation des enfants au Bénin publié en 2017 indique que “par rapport au constat établi en 2012, la situation des enfants a connu des améliorations dans les domaines de la survie, du développement et de la protection.”
En matière de survie, les taux de mortalité des enfants de moins d’un an et des moins de cinq ans sont en baisse. Près de 78% des formations sanitaires du Bénin sont en mesure d’offrir des soins maternels, néonataux et infantiles de base et 98% d’entre elles offrent de manière constante les services de vaccination, de prévention et la prise en charge des maladies les plus fréquentes. Dans le domaine de l’éducation, le rapport de l’Unicef a indiqué que “le Bénin enregistre actuellement les plus forts taux de scolarisation de son histoire.” En 2015, le taux brut de scolarisation dans l’enseignement primaire était estimé à 116,2% (113% en 2012) avec une équité presque atteinte entre filles et garçons mais avec un écart qui se creuse à partir de la 6ème entre filles (62%) et garçons (70%). En ce qui concerne la protection de l’enfant, le taux des enfants enregistrés à l’état civil a progressé de 50% en 2010 à 85% en 2014. Le seul défi à ce niveau concerne le retrait effectif des certificats de naissance avec 75% des enfants qui en possèdent. Le phénomène du mariage des enfants est aussi en nette régression.
Malgré ces progrès remarquables, la situation des enfants demeure préoccupante dans certains domaines. Par exemple, le statut nutritionnel des enfants s’est dégradé avec 12,5% des nourrissons qui avaient en 2014 un poids inférieur à 2500 grammes à la naissance, 18% d’enfants de moins de cinq ans souffrant d’insuffisance pondérale globale et 5% d’insuffisance pondérale sévère. La prévalence des violences et abus faits aux enfants serait en progression continue. Le phénomène du travail des enfants est également en nette aggravation par rapport à 2008 avec plus d’un enfant sur deux (52,5%) impliqué dans le travail des enfants et près de quatre sur dix d’entre eux (40%) travaillent dans des conditions quasiment dangereuses.