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Festival des masques : des rencontres scientifiques pour plus de productions sur le Vodun

La dimension intellectuelle s’invite au Festival des masques à Porto-Novo. Depuis le 02 août, des chercheurs et enseignants de diverses nationalités exposent leurs différents travaux sur le Vodun. Le colloque scientifique international a pris fin ce dimanche 04 août 2024.

La dimension intellectuelle s’invite au Festival des masques à Porto-Novo. Depuis le 02 août, des chercheurs et enseignants de diverses nationalités exposent leurs différents travaux sur le Vodun. Le colloque scientifique international prend fin ce dimanche 04 août 2024.

C’est un carrefour d’échanges entre hommes de science. Des professeurs d’universités et des spécialistes de Vodun venus entre autres du Bénin, du Togo, du Burkina-Faso, du Nigeria, des États-Unis et  de la France scrutent une centaine de travaux de recherche sur la spiritualité africaine. Docteur Barthélémy Babalao est du Bénin. Ses travaux portent sur la “Fonction sociale du dieu Ogou pour la communauté Idaasha à Dassa-Zoumé”. Les résultats de ses travaux présentent trois rôles que le Vodun Ogou joue dans la société. Ces rôles sont  la fonction de justice sociale, la fonction thérapeutique et la fonction providentielle.

Pour Barthélémy Babalao, “le dieu Ogou participe au développement à travers la justice sociale”. Le chercheur béninois conclut que “l’Afrique détient des techniques endogènes pour lutter contre le vol et la corruption. On peut, à travers, le dieu Ogou pour retrouver les objets volés”, soutient-il.

Traces du Vodun  

“Les traces du Vodun dans les arts et cultures des sociétés post-esclavage”, c’est le thème central  au coeur des réflexions. Sallie Ann Glassmann vient des États-Unis. Elle a travaillé sur “les traces du Vodou dans la culture actuelle de la Nouvelle-Orléans”.  Sallie Ann Glassmann renseigne dans son document que les chants sacrés, les pratiques Vodun se sont retrouvés hors du territoire africain grâce à l’esclavage. Vodun est désormais présent un peu partout dans le monde, à en croire Sallie Ann Glassmann.

Le professeur Mahougnon Kakpo, coordonnateur du colloque, en déduit que le Vodun est devenu une religion internationale. Mahougnon Kakpo déclare :

“Nous découvrons que le Vodun est une valeur partagée. Le Vodun est une religion universelle aujourd’hui parce que le Vodun se pratique sur tous les continents, aujourd’hui, aussi bien aux États-Unis surtout dans la Nouvelle-Orléans, qu’au Canada, dans les Caraïbes, en Haïti; et en Afrique n’en parlons pas”.

Le professeur des universités en France, Benaouda Lebdai, tire les mêmes enseignements des différentes communications. Le colloque s’inscrit “dans une continuité de notre recherche sur l’esclavage et la thématique du Vodun est intéressante dans la mesure où le Vodun, aux États-Unis jusqu’à ce jour, est toujours présent. [Or,] il est parti de Ouidah. C’est ça qui est intéressant”, affirme Benaouda Lebdai, enseignant à l’université du Mans en France.

“Connaissances pour irriguer…”

Les autorités trouvent les échanges riches. Elles se réjouissent d’avoir vu juste en intégrant la dimension intellectuelle à celle festive du Festival des masques.

 Le débat autour des différentes communications peut ouvrir d’autres pistes de recherches, estime Florent Coua-Zotti, conseiller technique du ministre de la Culture du Bénin. Aux dires de Coua-Zotti, les conclusions du colloque devraient servir l’Etat béninois.  Le conseiller poursuit en ces termes : 

“Il est temps que (…) avec l’apport de tout un chacun de nous, de toutes les universités du monde, on puisse produire, non pas une théologie, mais des connaissances pour irriguer (…) le vécu de nos populations”. 

Au ministère de l’Enseignement supérieur, l’attente est la même. La ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Eléonore Yayi Ladekan, fait savoir :

“Le conseil des ministres a adopté [le document portant création et attribution] de l’Agence de recherche et d’innovation. C’est cette agence qui vient justement un peu fédérer ce que faisaient les structures de recherches qui étaient éparpillées, et qui de ce fait, n’arrivaient vraiment pas être visibles sur les chantiers. Donc effectivement, au cœur de cette problématique, il y a la valorisation de nos ressources endogènes, de nos savoirs endogènes parce que nous y croyons et nous savons que nous y tirerons assez de richesses et de ressources pour les populations”.

La ministre Eléonore Yayi Ladekan conclut qu’il y a “toute une grande dynamique autour de ces sujets de grand intérêt et pour lesquels nous devons continuer de nous positionner”.

Lire aussi=> Festival des masques: la célébration au rythme des tableaux musicaux

               => Porto-Novo : la capitale des masques, le temps d’un festival

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