Le Général François Kouyami, officier supérieur de la gendarmerie à la retraite, est décédé ce jeudi 17 octobre 2024 à Paris à 82 ans. Aussi respecté que craint, l’homme a été un acteur influent de la scène politique béninoise dans la période révolutionnaire (1972-1990).
C’est un acteur clé de la révolution d’octobre 1972 qui vient de rejoindre l’au-delà, à la veille du 52è anniversaire de cet évènement marquant de la vie politique du Bénin. François Kouyami, au lendemain du coup d’Etat de Mathieu Kérékou avait été nommé directeur de la sûreté nationale avant de devenir plus tard ministre de la Fonction publique puis ministre de la Jeunesse, de la culture populaire et des sports.
Kouyami accusé de coup d’Etat en 1988
Il occupera aussi les fonctions de chef d’état-major des forces de sécurité publique jusqu’à être…. accusé de fomenter un coup d’Etat en 1988 au moment où le régime marxiste de Kérékou était en déclin. Une histoire qui lui colle à la peau mais que le Général Kouyami a toujours rejetée.
“Les jeunes officiers sont venus me voir pour me proposer de voir mon patron Kérékou pour qu’il change son fusil d’épaule sinon on lui ferait un coup. Donc, moi j’ai été le voir ; je lui ai rendu compte. Et les officiers qui venaient me voir, on a commencé par les arrêter un à un. Puis un samedi matin ils sont venus me chercher.”
Général François Kouyami, sur Radio Bénin en 2022. Ecouter >>
Mis aux arrêts, François Kouyami, lieutenant-colonel à l’époque, parviendra à s’échapper avec aisance à l’en croire, pour s’exiler au Nigeria. Une “évasion” célèbre dans les pages des intrigues politico-militaires de cette période mais que banalisée par l’intéressée. “Il n’y pas eu d’évasion. Je le dis avec force (…) En décembre 1988… moi je suis parti sans regarder derrière”, confiait-il à la télévision nationale en 2017 (vidéo ci-dessous).
Après son exil au Nigeria, puis son retour au pays à la faveur de la Conférence nationale de février 1990, François Kouyami dirigera la Gendarmerie nationale, sous la présidence de Nicéphore Soglo. Il a pris sa retraite en octobre 1995 en dépit de la décision de le maintenir en activité prise par le chef de l’Etat, alors en fin de mandat. Mais cette décision avait été annulée par son successeur Mathieu Kérékou.
En matière sportive, François Kouyami n’a pas qu’exercé au niveau politique. Il a dirigé huit ans durant, la Fédération béninoise de taekwondo.