Des représentants de la communauté peule du Bénin ont échangé avec le président de la République, le vendredi 27 décembre 2024 au palais de la marina. La rencontre qui portait sur des sujets concernant les tensions vécues par cette communauté a abouti à des résolutions pour l’inclusion des Peuls au Bénin.
C’était une rencontre de vérité. Les échanges ont été francs. Le modérateur Aboubakar Tidjani en a donné le ton par ces mots empreints de gravité : “La communauté peule est en danger ! Et il faut qu’on vienne vous dire. Sinon, ça ne va pas sur le terrain. Chaque fois qu’on nous attaque, on dit que c’est le président qui a dit. C’est pour cela que nous avons décidé de venir devant vous”.
L’homme fait référence à des arrestations d’individus peuls présentés comme des terroristes. Mais ce n’est pas le seul problème dénoncé par les hôtes de Patrice Talon entouré de trois de ses ministres. Figurent aussi sur la liste des plaintes, les représailles collectives, qui se traduisent par des attaques contre des villages entiers en réponse à des actes isolés imputés à des peuls ; l’abattage systématique du bétail des éleveurs y compris dans les zones réservées au pâturage… Ces faits renforcent un sentiment de stigmatisation, perçu comme une menace à la sécurité des populations peules.
Combattre la stigmatisation des Peuls
Patrice Talon a, en réponse, promis de faire de la lutte contre la stigmatisation une priorité. “Il est plus important, plus urgent pour nous de régler le problème de la stigmatisation que celui du terrorisme”, a déclaré le chef de l’Etat. Pour lui, les conséquences de la stigmatisation sont plus préoccupantes que le terrorisme parce qu’elle “remet en cause la cohésion nationale”.
Dans le même sillage, les procédures judiciaires seront menées dans la transparence et le respect de la dignité des mis en cause. Quant aux forces de l’ordre, ils seront sensibilisés au respect des droits des personnes et à éviter les amalgames dans les opérations de sécurisation.
La question foncière a également fait l’objet de résolution. Le président Talon a réaffirmé le droit des Peuls même nomade à la propriété foncière. Dans le même temps, Patrice Talon a exhorté ses interlocuteurs à accepter et accompagner la réforme engagée par le gouvernement pour la sédentarisation des éleveurs. Ce changement d’approche vise à moderniser le pastoralisme et améliorer la productivité de l’élevage.
Des cadres de concertation entre la communauté peule et les forces de défense et les autorités locales permettront des échanges réguliers dans l’intérêt de toutes les parties.