D’après l’Organisation mondiale de la santé (OMS) le diabète touche près de 10% de la population mondiale. La maladie reste pourtant méconnue par une grande partie des populations notamment au Bénin. A l’occasion de la Journée mondiale de lutte contre le diabète, célébrée ce lundi 14 novembre, Docteur Joanita Ahouandogbo Sètèmédé répond à cinq questions sur cette maladie à l’origine de plus de 1,5 million de décès dans le monde en 2019.
1- Le diabète, c’est quoi ?
L’OMS définit le diabète comme “une maladie chronique grave qui se déclare lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline”. On parle également de diabète lorsque l’organisme n’est pas capable d’utiliser efficacement l’insuline qu’il produit. L’insuline est une hormone qui régule la glycémie, c’est-à-dire le taux de concentration de glucose dans le sang.
Pour Joanita Ahouandogbo épouse Sètèmédé, médecin diabétologue et spécialiste en médecine interne, le diabète peut résulter de plusieurs dysfonctionnements au sein de l’organisme humain. “Ce qu’il faut savoir, le diabète est la conséquence d’un excès de sucre dans le sang , donc une hyperglycémie chronique en rapport avec une insulinopénie, c’est-à-dire que le pancréas ne sécrète pas suffisamment d’insuline voire pas du tout. Ou alors une difficulté d’usage de l’insuline”, a détaillé la spécialiste. Le diagnostic du diabète se fait à partir du dosage de la glycémie après une prise de sang.
2- Comment se manifestent les différentes formes de la maladie ?
Le diabète existe sous plusieurs formes. “Il y a plus de 40 types de diabète”, prévient docteure Ahouandogbo. Mais on distingue principalement deux types de diabète : le diabète de type 1 qui touche environ 6% des diabétiques et le diabète de type 2 qui en touche 92 %. Les autres types de diabète concernent les 2 % restants. “Anciennement appelé diabète insulinodépendant ou diabète juvénile, le diabète de type 1 est un diabète qui arrive un peu plus tôt, c’est-à-dire avant 15 ans. A côté de ça, il y a les diabètes de type 2 qui arrivent de façon générale après 40 ans. Entre ces deux formes, il y a plein de types de diabètes comme les diabètes secondaires liés à des maladies du pancréas ou à des prises de médicaments”, précise la spécialiste.
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3- Pourquoi certaines personnes sont-elles prédisposées à souffrir du diabète ?
La prédisposition de certaines personnes à souffrir du diabète est déterminée par différents éléments. “Dans le cadre du diabète de type 1, il faut savoir qu’il y a un ensemble de gènes qui prédisposent à la survenue de cette maladie”, a expliqué le médecin. Docteur Ahouandogbo précise qu’il ne s’agit pas d’hérédité. “Parce que chez les diabétiques de type 1 vous ne retrouverez pas beaucoup de papas diabétiques ou de mamans diabétiques mais des anomalies génétiques qui font qu’il y a des anticorps qui vont attaquer le pancréas et détruire les cellules bêtas des îlots de l’ingérence, du coup le pancréas ne va plus sécréter d’insuline du tout”
A contrario, chez le diabétique de type 2, “vous verrez dans la famille qu’il y a papa qui est diabétique ou maman ou un frère, donc il y a une prédisposition héréditaire. Et derrière cette prédisposition héréditaire, il y a les facteurs environnementaux qui se rajoutent dessus comme l’obésité , la sédentarité et un retard de croissance intra-utérin”, a déclaré la médecin.
4- Peut-on en guérir ?
La question de la guérison est tout aussi relative lorsqu’il s’agit du diabète. La guérison dépend donc du type de diabète. Les diabètes secondaires sont ceux qui offrent le plus de possibilités de guérison. “Quand c’est une maladie liée au pancréas, quand c’est une maladie liée à certains traitements, on peut dire que si on interrompt ces traitements, on peut espérer une certaine réversibilité de la maladie”, explique Joanita Ahouandogbo.
Mais dans la quasi-totalité des autres types de diabète, le patient devra vivre avec la maladie. “Dans les cas des diabétiques type 1 et type 2 qui sont les diabètes les plus nombreux et les plus classiques, malheureusement ce sont des maladies chroniques comme l’asthme, la drépanocytose, etc. On vit avec”, a précisé la spécialiste. “Le diabète n’est pas une fatalité, ça ne sonne pas un glas, on peut prendre en charge cette maladie même si on n’en guérit pas”, a-t-elle également ajouté.
5- Quels sont les moyens efficaces de prévention de la maladie ?
“Pour le diabète de type 1, il n’y a pas de préventions en tant que telles. Mais dans le cas du diabète de type 2, plusieurs facteurs peuvent permettre de moduler, contrôler et prévenir. La première chose est de surveiller son poids, adopter une alimentation saine et équilibrée. On recommande un régime alimentaire de type méditerranéen fait de fruits, légumes, noix, etc. Il faut aussi faire une activité sportive régulière, éviter l’alcool et le tabac”, conseille docteure Joanita Ahouandogbo, épouse Sètèmédé.
La spécialiste recommande également le dépistage précoce en présence de certains signes : “quand on urine beaucoup trop, quand on commence à perdre du poids malgré qu’on mange énormément, quand on boit beaucoup, etc”.
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