La fréquence des cancers du sein et du col de l’utérus chez les femmes devient inquiétante. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a récemment sorti des chiffres alarmants sur les deux affections.
Les femmes de tous âges souffrent du cancer du sein. C’est le deuxième cancer le plus fréquent chez les femmes, informe l’OMS. La maladie occupe la deuxième place après le cancer du poumon représentant environ un tiers des cancers féminins, soit 11,6 % des cancers féminins.
Selon une étude menée en 2022 par l’institution onusienne, 2,3 millions de femmes atteintes d’un cancer du sein ont été recensées. 670 en sont décédées.
Facteurs de risque au Bénin
Au Bénin, les facteurs de risque du cancer du sein sont multiples. Le gynécologue Serge Kitihoun alerte entre autres sur le surpoids, les antécédents familiaux ainsi que le manque d’activité physique régulière. “Notre mode de vie a changé. Les jeunes femmes privilégient la consommation d’aliments trop raffinés servis dans les restaurants. Ces plats sont riches en huile et contiennent très peu de légumes”, souligne le médecin.
Des infections négligées peuvent évoluer et exposer les femmes aux risques de cancer.“Un autre facteur de risque majeur est leur mode de vie, notamment la consommation d’alcool et de tabac”, alerte le Docteur gynécologue Serge Kitihoun.
Le dépistage précoce est un élément clé dans la prévention de la maladie. Grâce à la mammographie, recommandée tous les deux ans chez les femmes âgées de 50 ans, il est possible de détecter le cancer à un stade précoce où la prise en charge offre de meilleures perspectives de guérison.
Cancer du col de l’utérus évitable
Des saignements vaginaux après un rapport sexuel ou en dehors des menstruations, ainsi que des douleurs pendant les rapports, figurent parmi les signes précurseurs du cancer du col de l’utérus. Ce cancer se manifeste par la présence de cellules anormales au niveau de la membrane qui recouvre le col de l’utérus.
“Le cancer du col de l’utérus débute par une infection au papillomavirus humain (HPV). Dans la plupart des cas, l’organisme parvient à éliminer naturellement cette infection. Cependant, dans environ deux cas sur dix, l’infection persiste au-delà de deux ans. C’est cette persistance qui peut entraîner des anomalies cellulaires au niveau du col de l’utérus, pouvant évoluer en cancer après une période de 5 à 10 ans”, explique le gynécologue Comlan Agossou.
Le dépistage repose sur le frottis cervico-utérin, un examen permettant de détecter d’éventuelles anomalies cellulaires. Recommandé dès l’âge de 25 ans, ce test joue un rôle clé dans la réduction du taux de mortalité lié à ce cancer.
La vaccination contre le papillomavirus humain (HPV), proposée dès l’adolescence, reste une mesure préventive efficace.
D’une manière générale, une bonne hygiène de vie incluant une activité physique régulière, une alimentation saine et équilibrée et un comportement sexuel sain est indispensable pour se prémunir des cancers.