Face au regain de la bavure policière au Bénin, la direction générale de la Police républicaine encourage la dénonciation. L’annonce faite le 22 novembre 2024 intervient au lendemain d’un nouveau cas de décès impliquant des policiers. Un point des bavures policières et mesures prises.
Un cas de plus ! Le décès de Fayçal vient alourdir la liste des victimes de la bavure policière au Bénin. Le jeune homme a trouvé la mort dans la nuit du 18 au 19 novembre 2024 à Parakou.
Une vague d’indignation a envahi la toile à la suite du drame. A travers les différentes réactions, des Béninois accusent la Police républicaine de porter atteinte à la vie humaine.
La hiérarchie policière sort du mutisme et dit partager toute l’émotion consécutive à cet incident regrettable :
“La patrouille du commissariat du 2ème arrondissement de Parakou a entrepris d’interpeller le sieur Ouorou Gani Samba Fayçal au quartier Nima. Au cours de cette interpellation qui n’a pas été conduite dans les règles de l’art par l’équipe de fonctionnaires de Police commis à cette mission de sécurité, ce citoyen a malencontreusement perdu la vie”.
La Police a ensuite appelé au calme. Elle a rassuré de l’ouverture d’une double enquête pour élucider les circonstances du décès de Fayçal et situer les responsabilités.
Affaire Martin Hounga
A Hêvié, un arrondissement de la commune d’Abomey-Calavi, Martin Hounga a été tué dans la nuit du 04 au 05 septembre 2023. Les conditions du drame restent encore non élucidées.
La famille du jeune homme porte toujours la responsabilité à la Police républicaine.
Depuis lors, une coalition de jeunes réclame justice pour Martin Hounga. La suite du dossier Martin est loin d’être connue.
Début avril 2024, une autre polémique a éclaboussé la Police. Des vidéos montrant des scènes de bastonnade et autres impliquant des fonctionnaires de Police ont été diffusées sur les réseaux sociaux.
Députés et Gouvernement avaient condamné les actes et exigé des sanctions à l’encontre des policiers fautifs. En réponse, la direction générale de la Police avait annoncé des représailles.
Chantage et rançonnement
Le décès de Samba Fayçal Ouorou Gani sonne comme un élément déclencheur d’une nouvelle attention particulière de la direction générale de la Police républicaine par rapport aux bavures policières.
La direction s’indigne contre les pratiques inacceptables constatées lors des patrouilles, des visites de secteur et de la sécurisation des corridors. Pour l’institution policière, ce sont “des agents indélicats” qui se retrouvent au cœur des abus.
Ces actes génèrent souvent des tensions entre policiers et particuliers. C’est pourquoi la direction générale condamne dans un communiqué, “la fouille abusive des téléphones des citoyens”. Sans une justification légale, la pratique constitue une violation de vie privée :
“Cette atteinte à la vie privée est non seulement contraire aux droits fondamentaux des citoyens, mais elle est également répréhensible au regard de la législation en vigueur. Le Directeur général rappelle que toute fouille de téléphone doit s’inscrire dans le cadre d’une enquête judiciaire, les téléphones contenant des données personnelles sensibles.”
La direction générale de la Police républicaine motive les citoyens à opposer leur refus aux pratiques arbitraires et à dénoncer les policiers auteurs en appelant le “166, accessible gratuitement 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7, ou le 21 – 31 – 34 – 81”.
La direction de la police souhaite changer l’image de l’institution policière et fermer “la porte à des comportements de chantage et de rançonnement”.
Lire aussi