La question des toilettes est tellement importante que l’ONU lui a dédié une journée mondiale. Le 19 novembre de chaque année est destiné à attirer l’attention sur un sujet qui peut paraître banal à première vue mais vital dans la réalité. Voici pourquoi.
[Cet article est publié dans le cadre d’un partenariat entre l’ORTB et Niyel]
En Afrique de l’Ouest, 3 personnes sur 4 ne disposent pas de toilettes sanitaires adéquates pour couvrir leurs besoins. Les Nations Unies souhaitent combler cet écart afin que toute la population mondiale soit équipée de toilettes adéquates d’ici à 2030. Mais avant tout, il est important de savoir ce que recouvre la notion de toilettes adéquates et identifier qui est concerné.
- Toilettes réalisées par un non-professionnel
Les toilettes faites maison sont souvent de mauvaise qualité, réalisées de manière hasardeuse sans études préalables et souffrent d’un manque d’entretien. Voilà pourquoi, elles ne sont pas considérées comme des toilettes adéquates.
- Toilettes mal entretenues
Si les toilettes ont été édifiées au milieu de la maison sans se soucier de préserver l’intimité des autres, si elles sont cassées, ne fonctionnent pas correctement ou sont délabrées, elles sont considérées comme des toilettes inadéquates.
- Toilettes non adaptées pour certaines personnes
Quand les toilettes ne répondent pas aux besoins de certaines catégories de personnes comme celles en situation de handicap ou les femmes enceintes, elles ne sont pas considérées comme étant adéquates. Dans la construction de toilettes, il faut donc prendre en compte la situation des personnes vulnérables.
- Toilettes absentes
L’absence totale de toilettes est évidemment le comble. Dans ce cas, les populations pratiquent alors la défécation à l’air libre qui expose tout le monde à diverses maladies.
Le manque de toilettes est préjudiciable à l’éducation à des filles
Dans les écoles, l’absence d’installations sanitaires entretenues et séparées qui assurent sécurité et intimité perturbe la scolarisation et les capacités d’apprentissage des élèves. Les élèves filles sont particulièrement fragilisées. Car lorsque l’aménagement des toilettes n’est pas adapté aux besoins féminins, notamment dans la gestion de leur hygiène intime pendant leurs menstrues, cela conduit à de l’absentéisme, les filles préférant rester chez elles.
L’éducation étant la base de tout développement il importe donc prendre en compte les besoins en matière d’assainissement afin d’atteindre les objectifs des Nations Unies. Et de façon plus générale, la question de l’assainissement doit intégrer l’approche genre dans le but de faire participer les acteurs masculins et féminins dans la conduite des politiques du secteur dans l’intérêt de tous : adultes, hommes, femmes, écolières, personnes handicapées, etc.
La santé publique et le développement du pays dépendent aussi des toilettes. Pas n’importe lesquelles. Mais celles qui sont adéquates.
Ne restons pas inactifs !
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