Malgré son patrimoine forestier, la commune de Pobè fait face à de nombreux défis environnementaux. Avec l’appui des ONG et de la cour royale, elle tente de préserver ses forêts sacrées, lutter contre les sachets plastiques et mieux gérer ses déchets.
La commune de Pobè, située dans le sud-est du Bénin, se distingue par son riche patrimoine forestier, notamment grâce à ses forêts sacrées. Selon Franck Serge Alokpowanou, directeur exécutif de l’ONG Culture au Cœur du Développement (CACD), Pobè peut être qualifiée de commune verte. En 2013, la commune comptait près de 100 forêts sacrées d’après la catégorisation des aires protégées. Ces domaines forestiers étaient protégés par des pratiques traditionnelles et des croyances qui interdisent leur exploitation anarchique.
Comme le rappelle Clément Adéyémi Koutchadé, dignitaire de la cour royale, les forêts sacrées sont précieuses. Au-delà de leur valeur spirituelle, elles jouent un rôle crucial dans la conservation de l’environnement. Toutefois, l’urbanisation croissante menace ces espaces naturels. La forêt classée de Pobè, par exemple, subit une pression écologique due à l’expansion des infrastructures et des activités humaines.
Les déchets plastiques, l’autre défi
La gestion des déchets, en particulier les sachets plastiques, est l’un des plus grands défis environnementaux de Pobè. Pour y remédier, l’ONG CACD a initié le projet “Zéro sachet plastique dans les services et places publics”. L’initiative combine sensibilisation et transformation des déchets en objets décoratifs. Cette initiative a un double impact : assainir le cadre de vie et créer des emplois.
Selon Franck Serge Alokpowanou, cette lutte représente une opportunité d’insertion pour les jeunes et les femmes. En transformant les déchets plastiques en ressources, de nombreux emplois verts peuvent voir le jour. Ces derniers pourront favoriser l’insertion socio-économique des jeunes et l’autonomisation des femmes.
Outre les actions des organisations locales, la cour royale de Pobè joue un rôle actif dans la gestion des déchets et la préservation des forêts. Clément Adéyémi Koutchadé assure que cette dernière reste un devoir pour les communautés locales. La tradition impose de ne couper un arbre dans les forêts sacrées que lorsqu’il tombe naturellement, a-t-il martelé.