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Niger : des sanctions de l’Uemoa et de la Cedeao pour faire plier les putschistes

Niger : des sanctions de l’Uemoa et de la Cedeao pour faire plier les putschistes

Au Niger, les militaires qui ont renversé le président Mohamed Bazoum sont sous la menace de la Cedeao et de l’Uemoa. Réunis en session extraordinaire, ce dimanche 30 juillet 2023 à Abuja, les chefs d’Etat et de gouvernements de la région ont adopté plusieurs sanctions pour frapper la junte militaire. Ils ont également fixé un ultimatum à ces derniers pour rétablir le président déchu, sans quoi d’autres options seraient envisagées, y compris une intervention militaire.

Moins d’une semaine après le coup d’Etat qui a renversé le président Mohamed Bazoum au Niger, les sanctions sous-régionales sont tombées. Réunis en session extraordinaire à Abuja pour se pencher sur la situation au Niger, les chefs d’Etat de la région, sous l’égide de l’Uemoa, ont adopté plusieurs sanctions à l’encontre du pays mais surtout contre les auteurs du coup de force. Les sanctions, une dizaine au total, sont d’autres économiques et financières.

Une dizaine de sanctions

C’est le président de la commission de l’Uemoa qui, à la lecture du communiqué final de la réunion, a révélé la teneur des mesures prises à l’encontre du Niger et des militaires qui ont pris la tête du pays. Il s’agit de : 

  • la fermeture des frontières aériennes et terrestres entre le Niger et les pays de l’UEMOA, 
  • l’interdiction de survol de l’espace à tout aéronef en provenance ou à destination du Niger,
  • la suspension de toutes les transactions commerciales et financières entre les pays de l’UEMOA et le Niger y compris celles portants sur les produits pétroliers, l’électricité, les biens et services,
  • la suspension de toutes les transactions financières entre les pays de l’UEMOA et le Niger,
  • le gel des avoirs financiers et monétaires de l’Etat du Niger à la BCEAO et dans les banques commerciales des pays de l’UEMOA,
  • le gel des avoirs financiers et monétaires des entreprises publiques et parapubliques du Niger à la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao) et dans les banques commerciales des pays de l’UEMOA,
  • la suspension des opérations financières entre les banques du Niger et les banques et les banques installées dans les autres pays de l’UEMOA, 
  • la suspension de toute assistance et transaction financière en faveur du Niger par les institutions de financement de l’UEMOA particulièrement la Banque ouest-africaine de développement (Boad),
  • l’interdiction de voyage pour les auteurs de cette tentative de coup d’état, le gel de leurs avoirs financiers et la confiscation de leur patrimoine,
  • l’interdiction de voyager, le gel des avoirs ainsi que la confiscation des biens s’applique à toutes les personnes civiles ou militaires qui participent à des institutions organes de gouvernement que tenteraient de constituer les militaires dans ce coup de force, elles s’appliqueront également aux familles des personnes concernées qui seraient en outre interdites de séjour dans les pays de l’espace UEMOA.

Cette série de sanctions vient s’ajouter à celles déjà prises par d’autres pays partenaires du Niger après le coup d’Etat du général Abdourahamane Tiani. La France, par exemple, a annoncé la suspension de toutes ses aides budgétaires, dont l’aide publique au développement estimée à 120 millions d’euros en 2022. De son côté, l’Union européenne, qui a alloué 503 millions d’euros de son budget au Niger pour la période 2021-2024, a annoncé la suspension de sa coopération sécuritaire et financière avec le pays. 

Intervention militaire envisagée

Les Chefs d’Etat de l’Afrique de l’Ouest ne se sont pas seulement contentés de prononcer des sanctions. Au cours d’une autre réunion élargie aux dirigeants de la Cedeao, ils ont réitéré leur soutien au président Mohamed et leur attachement à un retour à l’ordre constitutionnel dans le pays. 

Ainsi, les Chefs d’Etat de la Cedeao ont fixé un ultimatum de sept jours aux militaires en place pour retourner dans leur caserne après avoir remis le pouvoir au président Mohamed Bazoum. Cette exigence est aussi celle de l’Union africaine (UA). Le Conseil de paix et de sécurité de l’UA “exige des militaires le retour immédiat et sans condition dans leurs casernes et le rétablissement de l’autorité constitutionnelle, dans un délai maximum de quinze jours” au Niger.

Au sein de la Cedeao, le recours à une intervention militaire n’est pas exclue. Elle visera à rétablir l’ordre constitutionnel afin de retourner le pouvoir au président Mohamed Bazoum. “Au cas où les exigences de la Conférence ne sont pas satisfaites dans un intervalle d’une semaine, la conférence prendra toutes les mesures pour restaurer l’ordre constitutionnel en République. De telles mesures pourraient inclure l’usage de la force”, ont prévenu les Chefs d’Etat dans leur communiqué final.

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