Les professionnels des médias béninois viennent de se doter d’un nouveau Code de déontologie et d’éthique dans les médias (Cdem). Le document de 33 articles a été dévoilé vendredi 28 février 2025 à la Maison des médias à Cotonou. Il intègre plusieurs nouveaux éléments dans le but de renforcer le professionnalisme et la sécurité des journalistes.
La mise à jour du Cdem était devenue une nécessité pour s’adapter aux mutations de l’environnement médiatique et aux défis contemporains du journalisme. Le nouveau texte est l’aboutissement des consultations entre l’Observatoire de la déontologie et de l’éthique dans les médias (ODEM), le Conseil national de la presse et de l’audiovisuel (CNPA-Bénin) et l’Union des professionnels des médias du Bénin (UPMB).
Un cadre modernisé pour une presse responsable
Le nouveau cadre réglementaire vise à renforcer la responsabilité des professionnels des médias et à garantir une information crédible et éthique. Il se distingue par une structuration en trois parties, comprenant un glossaire, 33 articles (25 devoirs et 8 droits) et 12 directives.
Comparativement à l’ancien code, vieux de 25 ans, le document révisé met un accent particulier sur la lutte contre la désinformation. Il responsabilise davantage les médias en ligne. Dans son article 22, il impose aux journalistes un devoir strict de vérification des informations avant publication, afin de lutter contre la propagation des fausses nouvelles.
Le texte renforce également la sécurité des journalistes en insistant sur la nécessité pour les Forces de défense et de sécurité (FDS) de garantir leur protection lors de la couverture d’événements sensibles.
Les grandes nouveautés
Parmi les innovations majeures du CDEM, l’article 33 met en avant la question du genre et de l’inclusion. Il affirme le droit des femmes journalistes à un environnement de travail respectueux et protégé.
L’introduction des nouvelles technologies dans le paysage médiatique béninois a également été prise en compte. L’usage de l’intelligence artificielle (IA) dans la production et la diffusion d’informations est encadré pour préserver l’éthique journalistique.
Enfin, le Cdem innove en obligeant les rédactions à installer un comité d’éthique et de déontologie en leur sein. Ceux-ci seront chargés d’assurer un premier filtre sur la qualité et l’exactitude des contenus avant leur diffusion.
L’intérêt d’une telle directive est “qu’il y ait un premier tamis, que les journalistes puissent déjà eux-mêmes veiller à la qualité des contenus et des productions”, a expliqué Ulrich Vital Ahotondji, président de l’ODEM.
Vulgarisation
Pour garantir l’adoption effective du nouveau code, une vaste campagne de sensibilisation sera menée à travers le pays. L’ODEM et les organisations professionnelles des médias prévoient des tournées d’information et de formation au profit des journalistes et des rédactions.
En parallèle, des exemplaires du Cdem seront imprimés sous forme de livrets et traduits en plusieurs langues nationales pour toucher un public plus large.